Page en cours de chargement

Mise à jour

13 mars 2019

Cahier de textes
Cours et Séquences

Fermer Troisièmes C

Fermer Terminales

Fermer Secondes LITT SO

Fermer Secondes

Méthodologie
Révisions EAF
Secondes - Séquence 4 : Le héros tragique, un monstre ?

SEQUENCE 2 : La tragédie classique à partir d'un groupement de textes

"le héros tragique, un monstre ?"

 

séance 1 : Les origines de la tragédie

 

La tragédie antique est née dans la Grèce antique et atteint son apogée à Athènes au Vème s avant notre ère.

*  une origine religieuse et une pratique citoyenne

- se rattache au culte de Dionsysos, le dieu du vin, de la nature et des mystères : des boucs étaient rituellement sacrifiés  (le mot tragédie vient du grec « tragos » le bouc)

- accompagnée par un chant lyrique entonné par un chœur en l’honneur de la divinité : le dithyrambe, progressivement des acteurs apparaissent pour répondre au chœur et bientôt pour dialoguer entre eux è naissance de la tragédie

 - se développe dans le cadre de concours organisés par l’Etat chaque année en janvier et mars ; autorisation donnée par l’archonte de concourir à trois auteurs. Le vainqueur est désigné par un jury

* Définition et caractéristiques de la tragédie

- définie et analysée par Aristote au IVè siècle av JC dans son traité Poétique

- art d’imitation « mimésis » : elle représente une action au lieu de la raconter (comme dans un roman)

- son sujet se doit d’être noble, portant sur de grands problèmes politiques et moraux.

- a pour but de susciter la terreur et la pitié chez le spectateur. En montrant les conséquences ultimes et catastrophiques des passions la tragédie purge l’âme du spectateur de ces mêmes passions : c’est la catharsis è obligation de mettre en scène des personnages qui ne soient ni totalement bons ni totalement méchants.

* le tragique grec

- associé à l’émotion qu’il doit engendrer chez le spectateur dont la fatalité est souvent la source

- les dieux sanctionnent les fautes des hommes c’est pourquoi les dramaturges privilégient les grandes familles mythologiques sur lesquelles les malheurs se concentrent :

* Les caractéristiques de la tragédie classique

- une application des théories d’Aristote : mise en scène de très hauts personnages, impliqués dans des aventures soulevant « quelque grand intérêt d’état », sujets et personnages appartenant à l’Histoire ou aux légendes de l’Antiquité, théorie de la mimesis conférant à la tragédie une fonction de représentation : tout doit être montré sur scène et non raconté è le spectateur doit avoir l’illusion qu’il assiste non pas à la représentation d’une œuvre de fiction mais au déroulement d’une histoire réelle

- règle des trois unités :

*  unité de temps qui exige que la durée de l’action ne dépasse pas 24 h (doit coincider avec la durée du spectacle – 3 h environ mais on admet qu’elle s’étende sur une journée) – l’unité de temps conditionne la crise tragique puisque les actions s’enchainent (cf Andromaque de Racine : Hermione regrette aussitôt sa décision alors qu’Oreste vient lui raconter le meurtre de Pyrrhus)

* unité de lieu : conséquence de l’unité de temps. Déplacements qui se limitent au cadre du palais ou de ses abords pour rester cohérent avec l’unité de temps et les conditions de déplacement de l’époque – peut devenir l’élément du tragique car un lieu unique se transforme aisément en huis clos ou en piège

* unité d’action : implique que tous les fils de l’intrigue soient fortement tissés et que toute action d’un personnage ait des conséquences sur les autres, principe de cohérence et de clarté

- les bienséances :

            * bienséance « interne » : le comportement des personnages doit être conforme à leur âge, à leur condition sociale, aux mœurs et coutumes de leur pays

            * bienséance « externe » : vise à ne pas choquer ni la sensibilité ni les principes moraux du spectateur, interdiction de représenter sur scène d’actes trop violents et des allusions trop marquées à la sexualité, à la nourriture, à la vie du corps en général

- pas de sujets interdits cependant : recours à la narration pour les scènes trop violentes

- la vraisemblance : notion complexe, notion culturelle relevant des conventions – accord entre le sujet traité et l’idée que s’en faisait le public – réel corrigé par l’idée, par les conventions (Corneille a toujours protesté contre cette tyrannie de la vraisemblance préférant le vrai extraordinaire cad une action inouie, exceptionnelle donc en principe invraisemblable mais attestée par l’Histoire

- but de la tragédie classique : conformément au principe aristotélicien de la catharsis, la tragédie classique prétend remplir une fonction morale par le biais de la «purgation des passions », mise en garde des spectateurs afin qu’ils n’imitent pas les personnages, le théâtre rend les hommes meilleurs

 

Médée, acte I, scène 4 - Pierre Corneille (1635)

Médée, selon le mythe antique, aide le beau Jason et les Argonautes venus chercher la Toison d’or en Colchide. Elle trahit pour cela son père et tue l’un de ses frères. La magicienne et meurtrière aura deux fils de Jason avec qui elle a fui. Mais celui-ci la délaisse pour Créuse, fille du roi de Corinthe. Pour se venger, elle tue leurs deux enfants. Corneille (1606-1684) reprend le mythe et présente ici la fureur de Médée découvrant qu’elle est trompée par Jason.

 

Médée

Souverains protecteurs des lois de l'hyménée (1),
Dieux garants de la foi que Jason m'a donnée,
Vous qu'il prit à témoin d'une immortelle ardeur (2)
Quand par un faux serment il vainquit ma pudeur,
Voyez de quel mépris vous traite son parjure,
Et m'aidez à venger cette commune injure :
S'il me peut aujourd’hui chasser impunément (3),
Vous êtes sans pouvoir ou sans ressentiment.

Et vous, troupe savante en noires barbaries,
Filles de l'Achéron (4), pestes, larves, furies (5),
Fières sœurs, si jamais notre commerce étroit
Sur vous et vos serpents me donna quelque droit,
Sortez de vos cachots avec les mêmes flammes
Et les mêmes tourments dont vous gênez les âmes ;
Laissez-les quelque temps reposer dans leurs fers,
Pour mieux agir pour moi faites trêve aux enfers,
Apportez-moi du fond des antres de Mégère (6)
La mort de ma rivale, et celle de son père
Et si vous ne voulez mal servir mon courroux (7),
Quelque chose de pis pour mon perfide (8) époux :
Qu'il coure vagabond de province en province,
Qu'il fasse lâchement la cour à chaque prince,
Banni de tous côtés, sans bien et sans appui,
Accablé de frayeur, de misère, d'ennui,
Qu'à ses plus grands malheurs aucun ne compatisse,
Qu'il ait regret à moi pour son dernier supplice
Et que mon souvenir jusque dans le tombeau
Attache à son esprit un éternel bourreau.

Jason me répudie ! Et qui l’aurait pu croire ?
S'il a manqué d'amour, manque-t-il de mémoire ?
Me peut-il bien quitter après tant de bienfaits ?
M'ose-t-il bien quitter après tant de forfaits (9) ?
Sachant ce que je puis, ayant vu ce que j'ose,
Croit-il que m'offenser ce soit si peu de chose ?
Quoi ! Mon père trahi, les éléments forcés,
D'un frère dans la mer les membres dispersés,
Lui font-ils présumer mon audace épuisée ?
Lui font-ils présumer qu'à mon tour méprisée,
Ma rage contre lui n'ait par où s'assouvir
Et que tout mon pouvoir se borne à le servir ?
Tu t'abuses, Jason, je suis encor moi-même.
Tout ce qu'en ta faveur fit mon amour extrême,
Je le ferai par haine et je veux pour le moins
Qu'un forfait nous sépare, ainsi qu'il nous a joints,
Que mon sanglant divorce, en meurtres, en carnage,
S'égale aux premiers jours de notre mariage
Et que notre union, que rompt ton changement,
Trouve une fin pareille à son commencement.
Déchirer par morceaux l'enfant aux yeux du père
N'est que le moindre effet qui suivra ma colère ;
Des crimes si légers furent mes coups d'essai :
Il faut bien autrement montrer ce que je sai (10),
Il faut faire un chef-d'œuvre, et qu'un dernier ouvrage
Surpasse de bien loin ce faible apprentissage.

Mais pour exécuter tout ce que j'entreprends,
Quels dieux me fourniront des secours assez grands ?
Ce n'est plus vous, enfers, qu'ici je sollicite :
Vos feux sont impuissants pour ce que je médite.
Auteur de ma naissance, aussi bien que du jour,
Qu'à regret tu dépars (11) à ce fatal séjour,
Soleil, qui vois l'affront qu'on va faire à ta race,
Donne-moi tes chevaux à conduire en ta place,
Accorde cette grâce à mon désir bouillant :
Je veux choir (12) sur Corinthe avec ton char brûlant (13),
Mais ne crains pas de chute à l'univers funeste (14),
Corinthe consumé garantira le reste,
De mon juste courroux les implacables vœux
Dans ses odieux murs arrêteront tes feux.
Créon en est le prince, et prend Jason pour gendre :
C'est assez mériter d'être réduit en cendre,
D'y voir réduit tout l'isthme, afin de l'en punir
Et qu'il n'empêche plus les deux mers de s'unir.

 

Notes :

1 - L’hyménée : le mariage.
2 - Une immortelle ardeur : une passion qui ne peut s’éteindre.
3 - Impunément : sans être puni.
4 - L’Achéron : l’un des fleuves des enfers.
5 - Les furies sont des divinités infernales chargées de punir les crimes durant la vie de leur auteur (et non après la mort).
6 - Mégère : l’une des Furies les plus connues (avec Tisiphone et Alecton).
7 - Mon courroux : ma colère.
8 - Perfide : déloyal, traître.
9 - Forfaits : crimes.
10 - «sai» ou «encor» sont des licences poétiques. On modifie ainsi l’orthographe de certains mots pour des raisons de versification (rime ou nombre de syllabes).
11 - Tu dépars : tu accordes.
12 - Choir : tomber.
13 - Le dieu du soleil était représenté sur un char (on parle encore de la course du soleil).
14 - Funeste : mortel

 

QUI EST MEDEE ?

Médée, fille d'Æétès, roi de Colchide, et de l'océanide Idyie dont le nom signifie aussi rusée et savante.

Très tôt, Médée, comme sa tante Circé, devint une magicienne habile et une prêtresse d'Hécate.
Quand les Argonautes débarquèrent en Colchide, pour conquérir la Toison d'or, ils se heurtèrent à l'hostilité du roi Aeétès, gardien du trésor. Cependant ils reçurent l'appui de Médée, la fille du roi, qui s'était éprise de Jason.

Experte en magie, elle donna à son amant un onguent dont il devait s'enduire le corps pour se protéger des flammes du dragon qui veillait sur la Toison d'or. Elle lui fit aussi présent d'une pierre, qu'il jeta au milieu des hommes armés, nés des dents du dragon: aussitôt, les guerriers s'entre-tuèrent et le héros put s'emparer de la Toison. Pour remercier Médée, Jason lui proposa de l'épouser. La magicienne s'enfuit alors avec lui, et, afin d'empêcher Aeétès de les poursuivre, elle tua et dépeça son frère Absyrtos, dont elle sema les membres sanglants sur sa route. Parvenue à Iolcos en Thessalie et reçue en grande pompe, par amour pour Jason, elle se livra à toutes sortes de crimes.

Ainsi, elle incita les filles de Pélias, sous prétexte de le rajeunir, à tuer leur père, en le découper en morceaux et en le jeter dans un chaudron d'eau bouillante. Aussi, chassés par Acaste, le fils de Pélias, les deux époux se réfugièrent à Corinthe, où Médée donna le jour à deux fils, Phérès et Merméros.

Au bout de quelques années de bonheur, Jason abandonna Médée pour Créuse (appelée aussi Glaucé), la fille de Créon, roi de Corinthe. Répudiée et bafouée, Médée médita une vengeance exemplaire. Elle offrit à Créuse une tunique qui brûla le corps de la jeune épousée et incendia le palais; puis elle égorgea ses propres enfants.
Après ces crimes, elle s'enfuit à Athènes sur un char attelé par deux dragons ailés, et épousa le roi Egée, dont elle eut un fils. Bannie par Thésée, qu'elle avait vainement tenté de faire périr, elle retourna enfin auprès de son père en Colchide et, selon une tradition, descendit aux Champs-Élysées, où elle s'unit à Achille

 

SUGGESTION DE PLAN DE COMMENTAIRE A PARTIR DE LA LECTURE ANALYTIQUE 

I. Un monologue véhément

a) un discours persuasif : une femme victime

- une femme victime è antithèse

- parallélisme entre passé et futur

- allitération en s

 

b) une femme indignée - une femme bafouée

 

c) un discours de plus en plus violent : l’hybris – la violence

- gradation

- énumération

- la montée de la rage

 

II. Une héroïne tragique

a) une double ascendance divine

- un ethos de sorcière

- isotopie de l’enfer : appel à sa mère

- isotopie du feu, soleil :

 

b) un être animé de passions

- une femme animée par la vengeance

- opposition mariage/divorce

- de l’amour à la haine

 

c) la naissance d’un monstre

- le monstre est un personnage de théâtre (sens classique) : celui qui est regardé et celui qui montre

- catharsis : inspire terreur et pitié

- baroque : un être hors norme avec une vengeance hors norme : annonce de l’assassinat de Créon et Créuse « réduit en cendre » « Corinthe consumé »

- un ethos de meurtrière : du passé au futur, de son frère à ses enfants

- annonce de l’infanticide « déchirer par morceaux l’enfant aux yeux du père »

 

Acte 5, sc 4 : le dilemme de Médée

 

 

 

La tragédie classique - Britannicus de Racine

 

scène d'exposition acte I, sc 1

1) le cadre spatio temporel

a) le moment

b) le lieu

c) une époque historique

2) les personnages

a) Agrippine

b) Néron, un portrait en creux

c) Albine, la confidente

3) l'amorce d'intrigue et la tonalité tragique

 

acte II, sc 2 la Naissance d'un monstre

 

NERON
Narcisse, c'en est fait, Néron est amoureux.
NARCISSE
Vous ?
NERON
Depuis un moment mais pour toute ma vie
J'aime, que dis-je, aimer ? J'idolâtre Junie !
NARCISSE
Vous aimez ?

NERON

Excité d'un désir curieux,
Cette nuit je l'ai vue arriver en ces lieux,
Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes,
Qui brillaient au travers des flambeaux et des armes,
Belle, sans ornement, dans le simple appareil
D'une beauté qu'on vient d'arracher au sommeil.
Que veux-tu ? Je ne sais si cette négligence,
Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence,
Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs,
Relevaient de ses yeux les timides douceurs.
Quoi qu'il en soit, ravi d'une si belle vue,
J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue :
Immobile, saisi d'un long étonnement,
Je l'ai laissée passer dans son appartement.
J'ai passé dans le mien. C'est là que solitaire,
De son image en vain j'ai voulu me distraire.
Trop présente à mes yeux, je croyais lui parler,
J'aimais jusqu'à ses pleurs que je faisais couler.
Quelquefois, mais trop tard, je lui demandais grâce ;
J'employais les soupirs, et même la menace.
Voilà comme, occupé de mon nouvel amour,
Mes yeux sans se fermer, ont attendu le jour.
Racine, Britannicus, 1669 (acte II, scène 2)

Eléments de réflexion pour une étude de cette scène 2

Comment le récit de l'enlèvement de Junie révèle-t-il de la part de Néron un amour ambigü ?

I. Un récit en contraste

A. Le récit de deux visions

* récit d'une vision réelle : hypotypose
* temps cct : cette nuit
* espace ccl : "en ces lieux" (le palais)
* temps verbaux (imparfait de description)
* passé composé : récit d'action  « je l’ai vue »

* isotopie de la vue « vue, yeux, image »

* un début et une fin: arriver // passer
* enchâssement avec un autre récit, celui  d'une scène imaginaire cette fois :
 "je l'ai laissée passer dans son appartement", "J'ai passé dans le mien" (à partir de là, l'auteur remplace la vision réelle, dès qu'elle s'achève, par une scène imaginaire, celle des rêveries érotiques de Néron...)

2è vision :

* seulement à l'imparfait : aspect duratif  (Néron prend plaisir à s'imaginer cette scène dont il fabrique lui-même le scénario)
* irruption de l'imagination :  "Je croyais" (vers 20) ; c'est la beauté du tableau qui provoque la naissance de la rêverie.
* pas de lieu, pas d'indice sur le moment.
* a priori, un long moment (rôle de l'imparfait duratif) et des adverbes de temps ("quelquefois") : un déroulement chronologique

B. Un tableau en clair obscur

* tableau : souvenir présenté comme une vision ( "je l'ai vue")
* vision statique, pas de fin au récit : c'est seulement l'arrivée de Junie ; majorité d'imparfaits de l'indicatif...
* système d'opposition obscurité/lumière vers 7 (tétramètre :4 x 3 syllabes)
§ les ombres/les flambeaux (vers 11)
*importance accordée à la dualité de la scène
*opposition des vêtements: "simple appareil" / ravisseurs en armes
* opposition douceur/ violence : larmes / armes  -douceur / ravisseur
(scène : à la fois un souvenir et une rêverie dans un récit qui est surtout un tableau tout en contraste).
* le dramaturge place le texte sous le signe de la dualité et de l'ambiguïté qui caractérise l'amour de Néron.

 

II. Néron amoureux

A. Le ravissement, le coup de foudre

Narcisse frappé par la révélation, Néron frappé par l’amour

Passivité de Néron :
• position inactive: " Immobile", participes passés  "saisi" accentue l'immobilité par le sens du verbe + complément d'agent "long étonnement" (où sens étymologique frappé de stupeur  -  tonnerre)
• naissance de l’amour « coup de foudre » : "excité" (vers 4), " ravi "(vers 14),"occupé"(vers 24)
Absence du contrôle de soi :
• vers 15 (mutisme)
• opposition entre la volonté de Néron (" j'ai voulu ") et la réaction du corps : " ma voix s'est perdue "
• impossibilité d'échapper au souvenir (vers 19)
• deux vers de conclusion : insomnie où rime à l'hémistiche + à la rime les détache pour mettre en relief l'obsession de Néron
• impossibilité d'aller la voir : vers 17-18
• impossibilité de déterminer les raisons de son ravissement (vers 10" Je ne sais ")
* un  ravissement qui témoigne de l'excès, de la passion tortueuse

B. L'excès, un amour excessif 
• rectification hyperbolique : "J'idolâtre Junie" : allitération en /j/ et assonance en /i/ : plaisir de la sonorité du nom de l'aimée...
• "pour toute ma vie " / opposé à "moment": antithèse qui révèle la soudaineté de l'amour
• "trop présente": insistance sur l'obsession (amour qui par son excès même et par ce qu'on sait de Néron inquiète.)

III. Néron, un tyran en puissance ?

A. Une scène de terreur
• situation : Junie enlevée en pleine nuit par des officiers et ignorant la raison de ce rapt
• insistance sur les yeux de Junie qui implore le ciel (vers 6) : goût pour l'innocente victime + "triste" (sens au XVIIème siècle =  malheureux)
• vocabulaire de la violence mis en relief par le contraste douceur / victime : "arracher" vers 9 (enjambement), "flambeaux", "cris", "farouche aspect", "fiers ravisseurs" (oxymore).

B. La perversion, Néron un monstre

• voyeurisme de Néron qui se nourrit de cette vision pour fantasmer toute la nuit ensuite
• amour d'une image seulement : Junie = une idole = l'incarnation de l'innocence, d'où le champ lexical du regard : son image le poursuit + "j'idolâtre" : aime en Junie non pas la personne (pas d'échange) mais ce qu'elle représente.
• un sadique en puissance : dans la peinture du souvenir, Néron se plaît à insister sur l'opposition violence / douceur à plusieurs reprises + propension à jouir de la souffrance infligée à autrui + dans sa rêverie : il réitère la scène, mais cette fois c'est lui qui est en action et qui inflige la souffrance : vers 21 + menace (mais sadisme réversible en masochisme : " trop tard... je lui demandais grâce"
• scène imaginée avec une Junie  qui se refuse, Néron essaie de la convaincre : même dans la rêverie, il ne songe  pas à l'accomplissement de l'amour mais simplement au désir (perversion narcissique)

Conclusion

Tirade sous le signe du double : amour doublé de perversion, passivité et violence, clair-obscur, amour qui introduit une scission en Néron : ne se commande plus, il en devient inquiétant. Il est surprenant pour le spectateur que les premières paroles de Néron soient des paroles d'amour alors qu'il nous a été présenté dans l'acte I comme un monstre. Mais au sein même de ce discours amoureux s'exprime sa cruauté : amour et violence sont toujours chez Racine intimement liés.
 

act V, sc 5 : le récit de la mort de Britannicus

L'hypotypose

la tonalité tragique

Néron un monstre

 


Date de création : 29/11/2016 º 02:39
Dernière modification : 31/01/2019 º 12:18
Catégorie : Secondes
Page lue 1927 fois

Imprimer l'article Imprimer l'article


Dernières nouvelles

LE NOUVEAU LYCEE 

 

 

1. La grille horaire de la nouvelle classe de seconde générale et technologique (mise en œuvre à partir de septembre 2019) :
                                                    

 

ENSEIGNEMENTS Horaires élèves
   
Enseignements communs  
Français 4 H
Histoire-géographie 3 H
Langue vivante A et Langue vivante B (1) (a) (b) 5 H 30
Sciences économiques et sociales 4 H
Physique-chimie 3 H
Sciences. de la vie et de la Terre 1 H 30
Education physique et sportive 2 H
Enseignement moral et civique  0 H 30
Sciences numériques 1 H
 Mathématiques 4 H
Accompagnement personnalisé (c)  
Education au choix de l'orientation : 54 H/an
Heures de vie de classe 10 H/an
   
Enseignements optionnels  
   
1) Un enseignement général au choix parmi :  
Langue et culture de l'Antiquité : latin (e) 3 H
Langue et culture de l'Antiquité : grec (e) 3 H
Langue vivante C (a) (b) 3 H

Arts (au choix : arts plastiques ou cinéma-audiovisuel ou danse ou histoire des arts ou musique ou théâtre) :

3 H
Education physique et sportive 3 H
Arts du cirque 6 H
Ecologie-agronomie-territoires-développement durable (d) 3 H
   
2) Un enseignement technologique au choix  parmi :  
Sante et social 1 H 30
Biotechnologies 1 H 30
Sciences et laboratoire 1 H 30
Sciences de l'ingénieur  1 H 30
Créations et innovations technologiques 1 H 30 
Création et culture design 6 H
Hippologie et équitation (d) 3 H
Pratiques sociales et culturelles (d) 3 H
Pratiques professionnelles (d) 3 H
   
Atelier artistique :  72 H/ an
   

(1) Enveloppe globalisée

(a) La LVA ou B peut être régionale

(b) Enseignement auquel peut s'ajouter une heure avec un assistant de langue

(c) Volume horaire déterminé selon les besoins de l'élève

(d) Enseignement assuré uniquement dans les lycées généraux et technologiques agricoles

(e) Les enseignements optionnels de Langue et culture de l'Antiquité latin et grec peuvent être choisis en plus des enseignements optionnels choisis par ailleurs

Quelques observations :

  1. Cette grille confirme la disparition des enseignements de détermination en tant que tels. De ce fait, certains d'entre eux apparaissent désormais en tant que faisant partie des enseignements communs (les SES), d'autres en tant qu'enseignements optionnels au choix (c'est le cas de l'ensemble des enseignements technologiques).
     
  2. On ne manquera pas d'être surpris par la disparition de l'enseignement d'économie et gestion en seconde GT, alors que cet enseignement et la série STMG sont maintenus en première et terminale ainsi qu'on peut le voir dans les grilles d'horaires de ces deux autres niveaux du lycée. Explication la plus probable : on se dirigerait vers un programme de SES en seconde qui intégrerait les deux , et supposerait une collaboration des professeurs des deux disciplines. Certains pensent qu'il a aurait un simple oubli qui ne va pas tarder à être corrigé. Nous n'y croyons guère à ce stade de l'élaboration des textes. Une réplique des professeurs de sciences économiques et sociales - qui sont majoritaires à y voir une dénaturation de leur enseignement - est promise. C'est là un aspect très sensible de cette réforme. Les choses pourraient donc bouger dans les semaines qui viennent.
     
  3. Il y a un autre grand absent dans cette grille horaire : l'enseignement des "Sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration" (STHR). Cela s'explique par le fait que cette filière technologique est dite "spécifique", ce qui signifie qu'elle commence par une classe de seconde technologique pré spécialisée. Ce principe est maintenu : il y aura encore des "secondes technologiques spécifiques STHR". Le projet de grille horaire figure en annexe du projet d'arrêté. Il en ira très probablement de même pour l'actuelle "seconde technologique spécifique Techniques de la musique et de la danse", dont par contre la future grille horaire n'est pas annexée à ce projet d'arrêté. Cela viendra sans doute ultérieurement.
     
  4. On ne parle plus de LV1/2/3 mais de LVA/B/C. Ce n'est pas un changement majeur, mais c'est à souligner
     
  5. Il est annoncé par l'article 5 de ce projet d'arrêté, et dans cette grille horaire, qu'en ce qui concerne les heures dévolues à l'accompagnement personnalisé, le volume horaire sera "déterminé selon les besoins de l'élève". Toujours dans l'article 5, il est précisé que "l' AP en classe de seconde est destiné à améliorer les compétences scolaires des élèves dans la maîtrise écrite et orale de la langue française et en mathématiques". Cela s'ajoute donc aux 54 heures annuelles spécifiquement dévolues à l' "éducation au choix de l'orientation". Pour le financement de l'AP, l'article 4 du projet de décret dit qu' " une enveloppe de 12 h par semaine et par division est laissée à la disposition des établissements (...). Son utilisation fait l'objet d'une consultation du Conseil pédagogique"..

 

2. La grille horaire de la nouvelle classe de première et terminale générale (mise en œuvre en septembre 2019 pour celle de classe de première, en septembre 2020 pour celle de classe terminale) :

 

 

Enseignements communs Première Terminale
     
 Philosophie   4 H 
 Français  4 H  
 Histoire-géographie  3 H  3 H
 Langue vivante A et B (enveloppe horaire globalisée) (1)  4 H 30  4 H
 Education physique et sportive  2 H  2 H
 Enseignement scientifique  2 H  2 H
 Enseignement moral et civique  0 H 30  0 H 30
 Heures de vie de classe  10 H/an  10 H/an
     
 Enseignements de spécialité 
(trois au choix en première, deux (3) en terminale)
   
     
 Arts (2)   4 H  6 H
 Histoire, géographie, géopolitique et sciences politiques  4 H  6 H
 Humanités, littérature et philosophie  4 H  6 H
 Langue et littérature étrangère  4 H  6 H
 Mathématiques  4 H  6 H
 Numérique et sciences informatiques  4 H  6 H
 Physique-chimie  4 H  6 H
 Sciences de la vie et de la Terre  4 H  6 H
 Biologie-écologie (3)   4 H  6 H
 Sciences de l'ingénieur   4 H  6 H
 Sciences économiques et sociales   4 H  6 H
     
 Accompagnement personnalisé (4)      
 Education au choix de l'orientation  54 H/an  54 H/an
 Heures de vie de classe   10 H/an  10 H/an
     
 Enseignements optionnels
1 enseignement parmi (en première et terminale)
   
     
Langue vivante  3 H 3 H
Langue et civilisation de l'Antiquité : latin  3 H 3 H
Langue et civilisation de l'Antiquité : grec 3 H 3 H
Education physique et sportive 3 H 3 H
Arts (2)  3 H 3 H
Hippologie et équitation (3) 3 H 3 H
Agronomie-économie-territoires (3) 3 H 3 H
     
 1 enseignement parmi (uniquement en terminale) (5) :    
     
Mathématiques complémentaires (6)    3 H
Mathématiques expertes (7)     3 H
Droit et grands enjeux du monde contemporain    3 H
     

(1) Enveloppe globalisée

(2) Au choix, et selon l'offre de l'établissement : arts plastiques ou cinéma-audiovisuel ou danse ou histoire des arts ou musique ou théâtre

(3) Uniquement dans les lycées relevant du Ministère de l'agriculture

(4) Volume horaire déterminé selon les besoins des élèves

(5) Peut se cumuler avec une option du groupe précédent

(6) Pour les élèves ne choisissant pas en terminale la spécialité mathématiques

(7) Pour des élèves ayant choisi en terminale la spécialité mathématiques

  

Quelques observations :

  1. Le choix des deux enseignements de spécialité de classe terminale ne peut se faire que parmi les trois enseignements de spécialité suivis en classe de première. Pour l'examen du baccalauréat, ils donnent lieu à deux épreuves écrites à évaluation externe, passées au printemps, et dont les résultats seront donc pris en compte dans le dossier de candidature en vue du passage dans l'enseignement supérieur. Après ces deux épreuves écrites du baccalauréat, les professeurs des deux enseignements concernés gardent leurs élèves sur les mêmes emplois du temps afin de les préparer à l'épreuve de "grand oral", fondée sur ces deux enseignements.
     
  2. Pour l'accompagnement personnalisé (hors "éducation au choix d'éducation" qui fait l'objet de 54 heures annuelles spécifiques), chaque établissement reçoit une enveloppe globale de 12 heures par semaine et par division. Son usage est défini au sein de l'établissement.
     
  3. La philosophie fait une entrée remarquée en classe de première générale, sous forme d'un enseignement de spécialité mixte puisque combinant "humanités, littérature et philosophie". Il pourra être pris en charge soit par un seul enseignant, soit par une équipe pluridisciplinaire
     
  4. L'enseignement de spécialité "numérique et sciences informatiques" ne correspondant à aucune spécialité actuelle d'enseignement, le recrutement des enseignants qui en seront chargés se fera localement, avec l'aide éventuelle des corps d'inspection. Ce pourra être un seul professeur ou une équipe pluridisciplinaire.
     
  5. On est fort surpris de voir que l'enseignement des "sciences politiques", qui faisait jusque là partie des programmes de "sciences économiques et sociales" (aussi bien dans le programme tronc commun, que dans celui de l'enseignement de spécialité de "sciences sociales et politiques"), soit désormais confié aux professeurs d'histoire-géographie. Il y a manifestement là une preuve de plus de la volonté ministérielle de recentrer l'enseignement des "sciences économiques et sociales" vers une sorte de "noyau dur" fait principalement des seules "sciences économiques". Cette mesure est à mettre en parallèle avec ce que nous écrivons en commentaire de la grille horaire de classe de seconde concernant la volonté de fusionner les enseignements de SES et d'économie-gestion.

3. La grille horaire des nouvelles classes de premières et terminales technologiques (mise en ouvre en septembre 2019 pour les classes de première, en septembre 2020 pour celles de terminale) : 

 

Contrairement à ce qui a été décidé concernant la voie générale, il n'y a pas de suppression des filières dans la voie technologique.

Dans la grille qui suit figurent une grande partie partie des futures filières technologiques dont on note qu'elles conservent leurs appellations actuelles : STD2A (sciences et technologies du design et des arts appliqués). STHR (sciences et technologies de l'hôtellerie et de la restauration), STI2D (sciences et technologies de l'industrie et du développement durable), STL (sciences et technologies des laboratoires). STMG (sciences et technologies du management et de la gestion), ST2S (sciences et technologies de la santé et du social). Deux autres sont absentes et feront l'objet de textes ultérieurs : les filières STMD (sciences et technologies de la musique et de la danse), et STAV (sciences et technologies de l'agronomie et du vivant), cette dernière filière technologique n'étant proposée que dans les lycées agricoles.

 

Enseignements communs    Première Terminale
     
 Français  3 H  
 Philosophie     2 H
 Histoire-géographie  1 H 30  1 H 30
 Enseignement moral et civique  0 H 30  0 H 30
 Langues vivantes A et B  (1)   3 H  3 H
 Enseignement technologique en langue vivante (2)  1 H  1 H
 Education physique et sportive   3 H  3 H
     
 Accompagnement personnalisé (3)    
     
 Education au choix de l'orientation  54 H/an  54 H/an
 Heures de vie de classe  10 H/an  10 H/an
     
 Enseignements de spécialités (4)    
     
 STD2A    
Physique-chimie 2 H  
Outils et langages numériques 2 H  
Design et métiers d'art  14 H  
Analyse et méthodes en design   9 H
Conception et création en design et métiers d'art    9 H
Enseignement optionnel au choix du candidat (5)  3 H 3 H
     

STHR

   
Enseignement scientifique/alimentation-environnement  (ESAE) 3 H  
Sciences et technologies culinaires et des services  (STCS) 10 H  
ESAE + SCTS   13 H
Economie et gestion hôtelière 5 H 5 H
 Enseignement optionnel au choix du candidat (5)  3 H 3 H
     
 STI2D    
 Innovation technologique  3 H  
 Ingénierie et développement durable  9 H  
 Ingénierie, innovation et développement durable (6)     12 H
 Physique-chimie et mathématiques   6 H  6 H
 Enseignement optionnel au choix du candidat (5)   3 H  3 H
     
 STL    
 Physique-chimie et mathématiques  5 H  5 H
 Biochimie-biologie  4 H  
Biotechnologie ou Sciences physiques et chimiques en et chimiques en laboratoire (7)     13 H
 Enseignement optionnel au choix du candidat (5)   3 H  3 H
     
 STMG    
 Sciences et gestion du numérique   7 H  
 Management    4 H  
Management, sciences de gestion et numérique (8)    10 H
Droit et économie 4 H 4 H
Enseignement optionnel au choix (5)  3 H 3 H
     
STI2S    
Physique-chimie pour la santé 3 H  
Biologie et physiopathologie 5 H  
Chimie-biologie et physiopathologie humaines   8 H
Sciences et techniques sanitaires et sociales 7 H 8 H
Enseignement optionnel au choix (5) 3 H 3 H
     
Atelier artistique (9)  72 H/an  72 H/an
     

(1) Horaire globalisé

(2) L'enseignement technologique de langue vivante A est pris en charge conjointement par un enseignant d'une discipline technologique, et un enseignant de langue vivante

(3) Volume horaire déterminé selon les besoins des élèves

(4) Les enseignements de spécialités sont spécifiques à chaque filière et sous filière

(5) Au choix de l'élève, et selon l'offre de l'établissement : arts (voir liste dans les grilles horaires précédentes) ou éducation physique et sportive ou langue vivante C (uniquement pour les élèves de la filière STHR)

(6) En STI2D, un enseignement spécifique parmi : architecture et construction; énergies et environnement; innovation technologique et éco-conception; systèmes d'information et numérique

(7) En STL : selon la spécialité choisie par l'élève ("physique et chimie en laboratoire" ou "biotechnologies")

(8) En STMG, un enseignement spécifique parmi : gestion et finance; mercatique (marketing); systèmes d'information de gestion

(9) Selon l'offre de l'établissement, peut être proposé pour toutes les séries technologiques

 

 Quelques observations :

  1. Si toutes les séries technologiques conservent leurs appellations actuelles, plusieurs d'entre elles voient leurs sous spécialités évoluer : la filière STI2D est subdivisée en "architecture et construction"; "énergies et environnement"; "innovation technologique et éco-conception"; "systèmes d'information et numérique"; la filière STMG est subdivisée en "gestion et finance";" mercatique" (marketing); "système d'information de gestion"; la filière STL est subdivisée en "biotechnologies" et "sciences physiques et chimiques en laboratoire" 
     
  2. En voie technologique, l'accompagnement personnalisé n'a pas le même objectif que dans la voie générale. A l'article 4 du projet d'arrêté concernant la voie technologique, il est écrit que "l'AP est destiné à soutenir la capacité d'apprendre et de progresser des élèves, notamment dans leur travail personnel, à amélorer leur compétences et à contribuer à la construction de leur autonomie intellectuelle. En classe terminale, l'AP prend appui prioritairement sur les enseignements de spécialité propres à la série".
     
  3. Comme pour la voie générale, "une enveloppe horaire est laissée à la disposition de l'établissement" (principalement pour la mise en œuvre de l'AP). Il est précisé dans l'article 7 du projet d'arrêté qu' "elle est calculée en divisant le nombre d'élèves prévus au sein de l'établissement à la rentrée dans les classes de première et de terminale des séries technologiques par 29 et en le multipliant par : sept pour la série STMG; dix pour la série ST2S; quatorze pour les séries STD2A, STI2D, STL et STHR"

4. L'article 9 ajoute que "les élèves volontaires peuvent bénéficier de stages de remise à niveau pour éviter un redoublement" ainsi que "de stage passerelles lors des changements de voie d'orientation"
 

5. Disparition très surprenante, en filière STMG, de la spécialité "Communication/ressources humaines". Simple oubli des rédacteurs du projet d'arrêté ou volonté délibérée ? A suivre.

 

Bruno MAGLIULO

Inspecteur d'académie honoraire


Lectures
  • DéplierFermer  Secondes - Lectures 2018 2019

  • DéplierFermer Troisièmes Lectures 2018 2019

Professeur Principal
Parcours du spectateur
Visites

   visiteurs

   visiteurs en ligne

Webmaster - Infos
^ Haut ^